Guide Bahia, l’Etat de Bahia
BAHIA, « A TERRA DA FELICIDADE »
Si je devais choisir un lieu pour m’établir au Brésil, ce serait l’Etat de Bahia dans la région Nordeste du pays. Je n’ai pas vraiment les mots pour expliquer cet attachement particulier à cette région, mais je vais essayer de vous le faire comprendre à travers les diverses facettes qui m’ont séduit. Suivez le guide …
Bahia, un des 26 Etats fédérés du Brésil
Etant fan de la Seleçao depuis toujours, oui j’ai vraiment l’âme d’un Brésilien, j’ai toujours eu un grand respect pour le drapeau brésilien. Ce n’est toutefois qu’en arrivant dans ce pays que je prends connaissance de ce que signifie ses couleurs et ses motifs. Parmi les symboles qu’il affiche, il y 27 étoiles éparpillés ici et là. L’une de ces étoiles se réfère à l’Etat de Bahia. Quant aux 26 étoiles restantes, les 25 se réfèrent aux autres Etats fédérés du pays tandis que la dernière étoile symbolise l’Etat fédéral qu’est Brasilia.
Une note d’histoires
Je vais faire court, car nous sommes assez rares à vraiment être passionnés d’histoire. Les évènements majeurs qui ont marqué l’histoire de Bahia sont :
- Lieu de débarquement des Portugais : il y a 500 ans de cela, les colons Portugais ont atteint le Brésil en débarquant dans la baie de Tous les Saints. La région du Nordeste fut alors la première à être colonisée.
- Tomé de Sousa fut le premier gouverneur-général du Nord-est brésilien. C’est lui qui fonda la ville de Salvador en 1549. Cette dernière devint plus tard la première capitale du Brésil.
- Bahia est une plaque tournante de l’esclavage de noirs Africains. C’est effectivement là que les bateaux transportant des esclaves capturés en Afrique débarquaient avant d’envoyer ces travailleurs-prisonniers à travers le pays. Une grande majorité d’entre eux ont servis d’esclaves aux propriétaires terriens de Bahia.
- Le nombre massif d’esclaves devenus hommes libres à Bahia, la grande communauté d’Amérindiens vivant sur le territoire et le grand nombre de colons et émigrés procurent à Bahia une population cosmopolite et métissée. Dans ma tête, cela signifie que tout le monde y est le bienvenu et le mélange de traditions y est plus riche qu’ailleurs.
Ces petites parenthèses faites, laissez-moi maintenant vous présenter Bahia telle que je l’ai découverte.
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Des plages à perte de vue
Toute la côte est de Bahia est bordée par l’océan Atlantique. Inutile de vous dire alors que la mer y tient une place majeure et que grâce à elle, cet Etat du Nordeste abrite quelques-unes des plus belles stations balnéaires du pays, voire de toute l’Amérique du Sud.
En longeant son littoral côtier, je trouve des similitudes entre ses plages, mais même si elles sont toutes belles, certaines surpassent encore les autres en termes de beauté et de richesse. Parmi mes coups de cœur, il y a :
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Porto Seguro :
Porto Seguro figure parmi les plus belles stations balnéaires du Brésil. Ville très animée, elle est le berceau de la lambada ce qui m’explique pourquoi je n’entends que très peu de samba sur place. Quoi qu’il en soit, mon séjour se fait au rythme de cette musique sensuelle puisque je prends bien mon temps pour profiter pleinement de son environnement et de ses plages.
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Tiririca :
Située à Itacaré, la plage de Tiririca se trouve à proximité d’un lieu très fréquenté par les surfeurs qui est Resende. Elle est alors victime du succès de sa voisine puisqu’elle est toujours très fréquentée, mais la plage est assez vaste pour que chacun y trouve un petit coin de sable. La mer y est plus calme qu’à Resende et sa couleur bleue donne un très joli contraste avec le blanc du sable et le vert de la forêt qui borde la plage du côté terre.
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Praia do Forte :
A l’origine, Praia do Forte était un petit village de pêcheurs. Il est aujourd’hui devenu une station balnéaire huppée qui propose aux visiteurs une multitude de piscines naturelles aux eaux turquoise et limpides. La ville abrite de magnifiques plages cachées derrière son aspect authentique et calme.
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Mangue Seco :
Entourée d’eau, la rivière d’un côté et la mer de l’autre, la superbe plage de Mangue Seco a gardé son aspect naturel. Pour y accéder, il faut obligatoirement embarquer à bord d’un bateau. Une fois sur place, vous pourrez y passer quelques jours puisqu’on y trouve des lodges bâtis pour faire corps avec la nature. A part profiter pleinement de ses eaux turquoise, Mangue Seco est aussi propice pour une balade à bord de buggies à travers ses dunes.
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Morro de São Paulo :
Morro de São Paulo est l’une des plus belles plages de l’île de Tinharé. Pour l’atteindre, vous pouvez opter soit pour la voie aérienne si vous avez un bon budget, soit par la voie marine. Dans les deux cas, ces moyens de locomotion vous mèneront direct dans ce petit paradis de Bahia. Sur place vous attendent des plages de sable blanc entourées de part et d’autre par une nature luxuriante et une mer turquoise. Autre aspect frappant du site : l’absence totale de voitures. Ici, l’écologie est très préservée donc il faudra utiliser vos jambes pour partir à l’aventure.
Et bien sûr, ce ne sont pas les seules plages dignes d’intérêt de Bahia, car il y a aussi celles de l’Ile d’Itaparica, celles de Boipeba, celles de Salvador, … A vous de découvrir votre paradis au cours de votre séjour.
- En savoir plus sur les plus belles plages de salvador de bahia
Un haut lieu de la culture
La culture occupe une place majeure dans l’Etat de Bahia et notamment la culture afro-brésilienne. Comme il a été la porte d’entrée des esclaves au Brésil, bon nombre d’entre eux y sont restés même après avoir gagné leur liberté. Au fil des ans, les populations se mélangent, mais la culture africaine est encore très présente à Bahia. Cela se reflète d’ailleurs dans bon nombre de traditions et cultures bahianaises et même dans sa gastronomie.
Parmi les cultures que je me dois de vous faire découvrir, il y a :
La capoeira :
Il s’agit d’un art martial afro-brésilien que les esclaves ont développé pour se défendre. A l’époque, ils le faisaient passer pour une simple danse alors que ses gestuels adoptent des techniques de lutte importées de la culture africaine. Longtemps interdite, la capoeira est aujourd’hui autorisée et symbolise l’Etat de Bahia à travers le Brésil et le Brésil à l’échelle internationale. Un peu partout à Bahia, on peut assister à des démonstrations que les capoeiristas donnent surtout sur la plage vers la fin de journée. Vous pouvez aussi profiter de votre séjour pour apprendre quelques pas ou du moins, les caractéristiques de base de cette lutte.
Le candomblé :
Quand les colons sont arrivés au Brésil, les cultures africaines, amérindiennes et portugaises se sont mélangées. Il en va de même pour la religion qui a donné naissance à divers types de syncrétisme dont le plus connu est le candomblé.
Ce dernier est le fruit de la religion catholique et de la religion traditionnelle des esclaves noirs qui vénèrent toujours leurs dieux. Pour assister à ce rituel, je vous conseille fortement d’assister au fameux lavage de Bonfim qui a lieu au mois de janvier.
Cet évènement met en scène des Bahianaises en tenues traditionnelles qui lavent les escaliers de l’Eglise de Nosso Senhor do Bonfim. Pour que le candomblé n’influe pas sur le catholicisme, les portes de l’église sont fermées au cours de ce lavage au cours duquel les participantes chantent et dansent tout en réalisant différents rituels.
La gastronomie :
Je considère toujours la gastronomie comme une culture à part entière d’un pays. L’art culinaire bahianais est, encore une fois, fortement influencé par la gastronomie africaine. D’un restaurant à l’autre, on découvre alors des mets épicés, colorés et délicieux. Parmi les plats que je vous recommande, il y a :
Il s’agit d’un beignet fabriqué avec une purée de haricots que l’on fait frire dans de l’huile de Dendé.
Cette huile, également appelée denzeiro est extraite d’un petit palmier à huile originaire d’Afrique de l’ouest. Elle est utilisée dans bon nombre de plats bahianais.
Pour en revenir aux acarajés, pour goûter à la recette traditionnelle, rendez-vous dans le quartier du Pelourinho ou du Rio Vermelho de Salvador le soir. En effet, après le coucher du soleil, des Bahianaises, toujours revêtant leurs tenues traditionnelles avec leur coiffe typique d’Afrique, ouvrent des étals pour proposer différentes sortes de plats traditionnels dont l’acarajé. Ce dernier est dégusté avec une farce à base de crevettes, de tomates, de gombo, de vatapa et de piments. Son appellation est issue de l’accara africain, l’équivalent de l’accra antillais.
- la moqueca de peixe :
C’est une sorte de ragoût à base de poisson, de crevettes et de fruits de mer. Le plat est assez consistant, mais délicieux surtout par une soirée un peu fraîche.
Découvrez nos délicieuses recettes de crevettes :
- la vatapa :
Il s’agit d’une purée confectionnée avec des noix de cajou, d’arachide, de crevettes, de fumet de poisson, de gingembre, …
Le carnaval :
Et le dernier, mais non pas le moindre, il y a le carnaval. Quand on parle du carnaval de Brésil, on se réfère automatiquement à celui de Rio de Janeiro ou de São Paulo. Il faut toutefois savoir que durant la période du carnaval, c’est toutes les villes brésiliennes qui en organisent dont la capitale de Bahia, la belle Salvador.
Le carnaval de Salvador de Bahia figure parmi les plus connus du Brésil, après celui de Rio. Oui, il dépasse celui de São Paulo en matière de réputation et pour cause, il a obtenu le titre de « plus grande fête populaire au monde ».
Ainsi, alors qu’à Rio, le carnaval se traduit par le défilé des écoles de samba, à Salvador, tout le monde participe, même les étrangers. Il vous suffit de trouver le quartier à qui vous souhaitez être affilié, d’acheter un t-shirt représentatif, de vous déguiser un peu et de suivre la foule qui danse autour d’un blocos. Il s’agit d’un grand camion qui transporte la sonorisation et des danseurs qui donnent le ton.
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