Danse au Brésil : les différents styles existants

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Quand on pense au Brésil, on a tout de suite en tête son Carnaval haut en couleurs, ses superbes plages à la mer turquoise, sa gastronomie exotique, sa musique endiablée et ses danses tantôt folkloriques tantôt sensuelles. En matière de danse, on peut dire que les Brésiliens ont le rythme dans le sang, mais savez-vous que la samba n’est pas le seul style qu’ils pratiquent ? Oui, il existe d’autres types de danse au Brésil et j’ai eu l’agréable expérience de les découvrir. Commençons par les plus connues aux moins connues …

Le Samba

Samba

Alors que le reste du monde, dont moi, s’entend à l’appeler au féminin, les Brésiliens le connaissent en tant que terme masculin. Oui, on dit plutôt « le samba » et non « la samba ».

Après ce petit rappel à l’ordre, il faut maintenant savoir que le samba est la danse la plus populaire du Brésil. Il a même eu droit à son propre lieu dédié que l’on connaît sous le terme de sambodrome. C’est dans ce centre que se déroule, tous les ans, le très célèbre carnaval de Rio de Janeiro. Dans cette ville, le carnaval équivaut à une compétition de danse entre les différentes écoles de samba du pays et bien sûr, l’une d’entre elles remporte la victoire une fois que toutes les compétitrices aient donné leurs prestations. En dehors de Rio, le carnaval est l’équivalent d’une gigantesque fête de rue où les spectateurs tiennent le premier rôle.

Le carnaval mis à part, le samba se danse dans toutes les villes brésiliennes. Bien que Rio en ait fait sa spécialité, il faut savoir qu’il a vu le jour au 19e siècle dans l’Etat de Bahia. A l’époque, Bahia était une plaque tournante de l’esclavage ce qui explique les mouvements de danse rappelant certains rituels africains. Tout au long du 20e siècle, elle fut interdite, car assimilée à la culture noire des esclaves. Depuis, elle a fait du chemin, car est considérée comme la danse nationale du Brésil. Le samba est aussi l’une des danses latino-américaines les plus connues au monde et chaque année, le nombre des sambistes, ceux qui la pratiquent, ne cesse de grimper.

Le Maracatu

C’est dans l’Etat du Pernambuco que j’ai découvert cette danse. Contrairement à la sensualité qui se dégage du samba, le Maracatu est plutôt une danse folklorique durant laquelle les participants s’habillent comme des rois, des reines et des duchesses.

Bien sûr, ils ne sont pas de sang royal, mais la danse permet aux habitants de quitter, ne serait-ce que le temps de la danse, leur vie de roturiers vivant dans la misère.

Pour précision, on rencontre deux types de Maracatu dans le Pernambuco à savoir le style rural et le Baque Virado. Dans les deux cas, on retrouve au cœur de cette culture un personnage clé qui tient une poupée à la main. Cette poupée est appelée « La calunga ».

En tant que spectateur, je recommande d’avoir quelques notions de portugais pour comprendre tous les termes qui tournent autour du maracatu comme le terme « cablocos ». Au début, je pensais que ce mot se référait aux habitants de cet Etat du Brésil, mais ensuite, on m’explique qu’il se réfère aux personnes métissées issues des Amérindiens et des Européens. D’une vue globale, il se réfère à tous les participants qu’ils soient danseurs ou musiciens.

Le Maculele

Maculele

Le maculele est un indissociable de la capoeira. Cela consiste à danser en tenant un « lele » à la main. C’est un bâton en bois que les chorégraphes tiennent à la main au cours de leurs prestations et avec lequel ils vont taper le bâton de leur partenaire au 4e temps. Selon l’histoire, ce sont les guerriers Macua qui utilisaient le « lele » en tant qu’armes de défense. A cette croyance, les esclaves travaillant dans les champs de canne à sucre à Bahia y ont associé la danse et la musique traditionnelle du candomblé. C’est du candomblé que la capoeira a hérité du caxixi, des atabaques et de l’agogo.

La Lambada

La lambada … qui n’a pas dansé dessus dans sa jeunesse ? Cela signifie que cette danse a fait le tour du monde, mais il faut aller dans l’Etat du Para au Brésil pour remonter à sa source. C’est là que cette danse de couple a vu le jour vers la fin des années 80.

Elle s’est ensuite répandue dans tout le nord du pays jusqu’à arriver dans l’Etat de Bahia. Là, les danseurs plus audacieux y ont ajouté des rythmes plus sensuels en s’inspirant des zouks. A la base, la lambada s’inspire du carimbo, mais pas que. Au fil des ans, quelques pas de merengue et de salsa y ont également été incorporés pour la rendre plus sensuelle, plus dynamique et plus acrobatique.

Aujourd’hui, la lambada fait toujours fureur au Brésil et dans le monde, on voit même naître une variante qu’est la lambada zouk.

Le Carimbo

Cette danse a été créée par les Tupinambas, des indigènes vivant dans l’extrême nord du Brésil, à Bélem do Para. A l’origine, le rythme était assez lent, comme toutes les danses indiennes, mais au fil des ans, les esclaves Africains y ont ajouté le rythme des tambours et de nouvelles vibrations.

Plus tard, ce furent les Portugais qui y ont intégré des pas de danse lusitaine ainsi que les fameux doigts qui claquent vers le haut.

En instruments, on retrouve deux tambours que l’on appelle « carimbos » de format différent, un banjo, une flûte et de petites percussions. Dans les années qui suivent, le carimbo est plus moderne et le banjo est remplacé par la guitare électrique.

Le Funk Carioca

Plus osé encore que les danses de couple sensuelles, mais aussi plus rythmé et plus acrobatique, le funk carioca a vu le jour dans les favelas de Rio de Janeiro. C’est une danse contemporaine très appréciée par la jeunesse carioca et qui s’est rapidement répandue à travers le pays.

Globalement, le funk carioca associe l’électro funk aux boîtes à rythmes, aux basses synthétiques et au free-style. Quand on se rend dans les discothèques ou les bals donnés dans les favelas, ne vous attendez pas à bouger au rythme de la samba, mais plutôt au rythme du funk carioca.

Le Frevo

Il faut revenir dans l’Etat du Pernambuco pour découvrir le frevo. Il s’agit d’une danse folklorique très joyeuse au cours de laquelle les danseurs réalisent, individuellement, des acrobaties improvisées en défiant l’équilibre.

Tout au long de ce rythme endiablé, chaque danseur tient dans une main un petit parapluie dont les couleurs rappellent celles de la fête traditionnelle.

Même si le frevo est moins connu que le samba ou la lambada, il a été déclaré patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2012.

Le Xaxado

Xaxado

Le terme « xaxado » se réfère aux bruits des chaussures des hommes sur les terres arides du Nordeste alors qu’ils rentraient après une victoire. Ces hommes, on les appelait les « Cangaceiros ».

Leurs pas rythmés et le bruit de leurs chaussures ont donné naissance à la danse folklorique le xaxado. C’est dans l’Etat du Pernambuco qu’elle a vu le jour.

Le Bumba Meu Boi

Né dans le Nordeste brésilien, le Bumba Meu Boi est une danse qui raconte l’histoire d’un bœuf mort, puis ramené à la vie après qu’on lui ait coupé la langue sur le caprice d’une femme enceinte. Depuis, l’histoire est reprise au théâtre et a donné naissance à une danse folklorique du Brésil.

Durant la prestation, les danseurs se parent de déguisement coloré et on voit bien sûr le bœuf tenant le rôle principal de l’histoire.

Le Ciranda

C’est sur l’île d’Itamaraca, dans l’Etat du Pernambuco que cette danse populaire chantée a vu le jour. Pour le danser, les participants forment un cercle et se donnent la main. Au fur et à mesure que le cercle s’agrandit, d’autres petits cercles sont formés en son sein.

Le rythme est très lent et les gestes sont assez répétitifs du coup, je n’y ai participé que quelques minutes. Tout au long de la danse, chaque danseur pose toujours le pied gauche en avant pour marquer le tempo. Ils se meuvent ensuite au son de la Zabumba.

La Samba de Gafieira

C’est une danse de salon qui associe les danses européennes au maxixe. C’est au cours du 20e siècle que la samba de Gafieira a vu le jour et son expansion s’est faite grâce à la population noire qui a quitté Bahia pour s’installer à Rio de Janeiro.

Au cours de la danse, l’homme guide sa partenaire dans des mouvements de protection et de séduction raffinés. Il empêche les autres hommes de s’approcher de sa partenaire et lui laisse assez d’espace pour qu’elle puisse se mouvoir pour le séduire à son tour.

Quand cette danse a vu le jour, la haute société ne l’appréciait pas trop, mais aujourd’hui, elle est considérée comme une danse élégante et technique. Elle déborde à la fois d’une certaine désinvolture et de sensualité.

Le Caboclincho

Ayant vu le jour dans le Nordeste du Brésil en 1584, le Caboclincho est l’une des plus anciennes danses brésiliennes.

Aujourd’hui, la jeune génération ne la pratique plus trop, mais on peut toutefois les voir à l’œuvre au cours du carnaval. Des petits groupes y participent effectivement en entonnant le son des petites flûtes et de bandas de pifanos. C’est sur ce son que les danseurs réalisent des scènes de combats et de chasse donnant naissance à une forme de chorégraphie. A la main, ils tiennent des arcs et des flèches pour souligner les scènes de chasse.

Le Caboclincho est une danse folklorique au cours de laquelle les danseurs revêtent des déguisements ornés de plumes et de cocardes, des coiffes indiennes superbement conçues.

 

 

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