Musique brésilienne : Tout ce qu’il faut savoir sur la musique brésilienne
Au Brésil, il ne se passe pas une journée sans que l’on entende de la musique. Cela fait partie intégrante de la vie quotidienne des Brésiliens, mais ce qui me fascine, c’est que dans chaque ville où j’ai pu me trouver, les rythmes varient. Certes, beaucoup me disent que c’est de la samba, mais tous ceux qui ont une oreille musicale sauront déceler la petite nuance dans les rythmes et dans le style. Et bien sûr, il y a des rythmes qui n’ont rien à voir avec la samba, car bien que ce soit le genre musical le plus connu au Brésil, le pays en compte d’autres, voire beaucoup d’autres.
La musique au Brésil
Comme tous les habitants de l’Amérique latine, les Brésiliens ont le rythme dans la peau. La musique figure parmi leur culture les plus importantes et j’ai vite compris pourquoi. Non seulement, ils comptent un très long registre de genres musicaux, mais cette facette de leur patrimoine est également un héritage des populations qui se sont succédé sur son territoire à savoir les Américains et les Amérindiens, les Européens surtout les Portugais qui l’ont colonisé et les Africains que les Portugais ont ramené d’Afrique pour travailler en tant qu’esclaves dans leurs champs.
Au fil des ans, ces trois cultures se sont mélangées, mais dans la majorité des genres musicaux, on retrouve surtout une prédominance de la culture africaine.
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En savoir plus sur les instruments de musique au Brésil :
- Le Berimbau
- L’Atabaque
- Le Pandeiro
- L’Agogo
- Le Caxixi
- Le Dobrao
- Le Cavaquinho
- Le Timbal
- Le Maraca
- Le Marimba
- La cuica
Les grandes catégories musicales qui existent au Brésil
Dans cette rubrique, je ne vous parle pas encore des différentes musiques qui existent, mais des catégories qui y règnent. On en distingue trois principales à savoir :
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La musique classique et sacrée :
Ce genre a été introduit au Brésil par les Jésuites vers l’année 1549. Il s’agit principalement de musique baroque et de chant grégorien. Au fil des ans, des variantes en sont nées comme les folias-de-reis qui sont un mélange de chants et de processions réalisées durant la fête de la Nativité, le baile pastoril qui allie également chant et musique, mais dans un style théâtre ou encore le cateretê et le siriri qui sont des formes de louange présentées à travers des joutes poético-religieuses.
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La musique traditionnelle :
Dans cette catégorie, on retrouve des genres musicaux parfois propres à des villes, à des cultures, à des régions, à des Etats ou à des cérémonies et festivités. C’est notamment le cas de la musique gaucha propre aux gauchos, de la musique amérindienne propre aux Amérindiens, de la musique Nordestina propre à la région du Nordeste brésilien, la musique rituelle comme le candomblé ou l’afoxé, la capoeira et le maculelê qui sont propres aux esclaves Africains importés au Brésil, …
En savoir plus sur le candomblé
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La musique moderne :
La plus grande représentante de la musique moderne du Brésil est sans nul doute la samba, mais elle n’est pas la seule. Cette catégorie regroupe également d’autres genres comme la bossa nova, le funk carioca, l’axé, la lambada, le jazz brésilien, le rock brésilien, …
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Les plus grands genres musicaux qui règnent au Brésil
La musique brésilienne compte plus de 30 genres différents. Les plus courants, que j’ai eu le plaisir d’entendre, de reconnaître et d’apprécier sont :
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La Samba :
On ne va pas au Brésil sans entendre et apprendre à danser la samba. Presque tous les quartiers des grandes villes en diffusent toute la journée. Comme j’ai vécu un temps chez des amis vivant au Brésil, ces derniers m’ont donné quelques cours d’initiation de danse bien sûr. La musique, quant à elle, est plus compliquée à apprendre, mais très agréable à écouter.
La samba est le mélange de trois styles différents à savoir africain, européen et brésilien. En l’écoutant, on retrouve une petite influence de polka et de matchiche ce qui donne un rythme syncopé. La mélodie est issue de percussions, de guitares et de cavaquinhos.
Attention toutefois, il existe plusieurs genres de samba, comme je vous le disais plus haut, donc ne vous étonnez pas d’entendre d’autres variantes. Les plus connues d’entre elles sont la samba de partido alto, la samba-enredo, la pagode, la samba-carnavalesco, la samba de roda et la samba-reggae.
Quand on parle de samba, trois villes principales me viennent en tête dont Rio et la ville de São Paulo lesquelles possèdent chacune leur sambodrome et Salvador de Bahia où la samba rivalise harmonieusement avec la capoeira.
En savoir plus sur le sambodrome do Anhembi à São Paulo
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La Bossa Nova :
Ce genre musical a vu le jour autour des années 50 et a conquis les Etats-Unis vers les années 60. Il se joue à base de guitare et de piano d’où son rythme suave qui rappelle l’amour ou la nature. Avec son rythme plus calme que la samba, la bossa nova offre des textes poétiques dont les principaux précurseurs sont Tom Jobim, Vinicius de Moraes et João Gilberto.
La Bossa Nova est surtout présente à Rio de Janeiro, mais il est possible de l’entendre ailleurs, même dans des zones reculées.
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Le Frevo :
Ce genre musical est celui qui anime le carnaval de Recife et des autres villes de l’Etat du Pernambuco. Avec son rythme syncopé et accéléré, il met de l’ambiance là où il passe et d’ailleurs, son appellation issue de « ferver » signifiant « bouillir » en dit long sur lui.
Mieux connaître la ville de Recife
En l’écoutant, il est difficile de détecter sa source d’inspiration sauf si vous avez déjà été en Russie. En effet, le frevo est très proche de la polka russe et est aujourd’hui considéré comme un rythme carnavalesque. Il a même eu droit au titre de patrimoine immatériel de l’Unesco en 2012 tant il témoigne de la culture brésilienne.
C’est à partir de 1880 que le frevo est apparu dans le milieu militaire qui a peuplé Recife à l’époque. Au début, on utilisait seulement des fanfares, mais par la suite, des caisses y ont été rajoutées pour donner plus de rythme.
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Le Choro :
Avec le choro brésilien, on calme un peu le rythme, car il s’agit d’une musique mélancolique matérialisée par le son de la flûte, du cavaquinho et de la guitare. Il aurait vu le jour vers 1870 dans le milieu des esclaves. Quoi qu’il en soit, le Choro est une belle association de la musique africaine, brésilienne et européenne.
A l’origine, le choro se composait exclusivement de mélodie mélancolique, voire plaintive d’où son appellation signifiant pleure. A partir du 20e siècle, des paroles sont ajoutées aux mélodies et le rythme devient alors plus animé et plus joyeux. C’est ce qui définit le choro d’aujourd’hui, mais on trouve encore les anciens rythmes mélancoliques d’antan.
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La capoeira :
Ce terme désigne avant tout un art martial que les esclaves ont longtemps fait passer pour de la danse traditionnelle afin que les colonisateurs Portugais ne se doutent pas qu’il s’agit en réalité d’une technique de lutte. Pour se mouvoir, les capoeiristes dansent sur des rythmes précis qui forment la musique capoeira.
Cette dernière était autrefois représentée par des percussions membranophones. Plus tard, les capoeiristes ont adopté le berimbau qui donne le rythme à la musique. Au berimbau sont souvent associés d’autres instruments musicaux comme l’atabaque, le pandeiro et l’agogo.
Pour ce qui est des chants, les paroles se réfèrent souvent à la vie des esclaves dans les senzalas, mais aussi à leur vie après qu’ils aient recouvré leur liberté.
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Le Funk carioca :
Ce genre musical est né dans les favelas de Rio de Janeiro à partir des années 70. Au fil des ans, il s’est petit à petit affirmé pour devenir aujourd’hui, une musique dansante avec une forte orientation érotique que ce soit dans les paroles ou les danses.
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Le Forro :
Le Forro est la musique de la St Jean (Festa Junina) dans la région Nordeste du Brésil. Il se joue à base d’accordéon, de triangle, de zabumba, de flûte, de pandeiro et du violon du nordeste que l’on appelle « rebeca ».
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La Sertaneja :
Pour vous donner une idée très précise que la Sertaneja, je vous invite à réécouter le célèbre morceau de Michel Telo intitulé « Ai se eu te pego ». C’est cela la sertaneja c’est-à-dire une musique qui s’inspire un peu de la country, mais en plus mélancolique et bien sûr dansante.