Le choro, une musique brésilienne vivante

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Si vous parlez portugais, vous pouvez comprendre que choro signifie pleur ou lamentation. C’est aussi le nom de ce style musical très populaire au Brésil. Le rythme n’a rien à avoir avec son nom, car le choro a un rythme plus rapide et on est plus sur des tonalités joyeuses. Au Brésil, les musiciens en jouent lors des rodas dans les bars ou sur les places publiques. On se met en cercle et le public se met autour pour former un rond pour danser ou tout simplement apprécier la musique. Dans ce dossier, nous allons vous en apprendre plus sur ce style de musique venant de l’éternel pays d’avenir.

L’origine du choro

Le choro brésilien
L’origine du choro

La naissance de ce style musical remonte au XIXème siècle. A l’origine, le choro était une façon pour les musiciens brésiliens de jouer à leur style les musiques européennes de cette ère comme la polka, la scottish, la valse, le mazurka ou la habanera et aussi les musiques africaines comme le lundu.

Ces types de musiques étaient très demandées par la cour du royaume portugais exilé au Brésil. A cette époque, on ne parlait pas vraiment de style musical, mais il fallait attendre quelques décennies pour qu’il le devienne.

Les instruments pour jouer du choro

Le choro est une musique instrumentale où on entend le son d’un ou deux guitares, d’un ou deux mandolines, d’un cavaquinho, d’un surdo et d’un pandeiro. Ils peuvent être parfois complétés d’un instrument à vent comme la flûte. Il se distingue par de nombreuses syncopes et contrepoints.

Dans cette composition, on a une guitare, généralement à sept cordes, qui est chargée des lignes de basses ponctuant les mélodies. L’instrument à vent qui n’est pas forcément la flûte, mais qui peut être remplacé par la clarinette, le trombone, le bandolim ou le saxophone, tient le rôle mélodique.

Le rôle harmonique et rythmique, lui, est attribué au cavaquinho. Rappelons que ce dernier est une petite guitare à quatre cordes ressemblant à l’ukulélé. Le pandeiro, lui, va accompagner en légèreté et souligner les dynamiques. En choro, les musiciens ne jouent pas forcément ensemble, ils peuvent se permettre des solos et des improvisations comme un peu en jazz.

Pixinguinha, un héros du choro

Pixinguinha
Pixinguinha, un héros du choro

En 1897, lorsque Pixinguinha naît, le choro a déjà sa place dans la musique brésilienne et est très développée par les compositeurs comme Ernesto Nazareth ou encore Chiquinha Gonzaga. Ce sont de compositeurs qui ont eu une réputation internationale, mais on a choisi le jour de naissance de Pixinguinha comme journée nationale du choro au Brésil.

Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, le choro était une manière de jouer une musique étrangère au style brésilien et c’est Pixinguinha qui l’a réinventé. Il a commencé adolescent par apporter le son de sa flûte dans les rodas de choro lorsque ses ainés jouaient. Très vite, il est accueilli un peu partout et crée des affinités avec Donga, Joao da Baina et Joao Pernambuco. Il grandit et sa musique grandit aussi avec lui lorsqu’il se retrouve chez la Tia Ciata. Il tente de créer une musique mélangeant la samba avec le choro, c’est là que de nouveaux instruments s’ajoutent à la composition, notamment les percussions, le reco-reco, le pandeiro et le ganza.

Pixinguinha n’est plus un musicien en herbe et entre dans le monde professionnel en enregistrant ses premières compositions. Ces dernières furent un succès dans les carnavals. A ses 20 ans, il forme un groupe « les Oito Batutas » avec les grands musiciens du Brésil de l’époque et jouaient ses propres compositions qui résultaient d’un mélange de samba, de maxixe, de lundu, de batuque, de choro et d’embolada. Le groupe fait même une tournée à Paris en 1921.

A cette époque, on considérait déjà le choro comme un style musical, mais le succès de Pixinguinha et de ses compositions ne s’arrêtent pas là. Il est recruté par le label RCA Victor qui le désigne comme l’inventeur de cet arrangement musical. Avec son groupe, sa musique arrive au territoire américain. Pixinguinha et son groupe ainsi que d’autres musiciens enregistrent ce qui allait devenir l’anthologie historique Native Brazilian music.

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