Le candomblé, une religion afro-brésilienne
A première vue, on pourrait croire que les Brésiliens sont tous protestants ou catholiques. Un grand nombre de Brésiliens suit une autre voie spirituelle : le candomblé. Cette dernière est bien définie dans ses « frontières » et on peut constater que ses pratiquants font des réminiscences africaines et certains rites du christianisme.
Le candomblé, une croyance très populaire au Brésil
Cette religion afro-brésilienne est très pratiquée au Brésil, mais on peut aussi la voir sous d’autres formes dans ses pays voisins comme au Paraguay, en Argentine, en Uruguay et au Venezuela. Il ne faut pas confondre le candomblé avec certaines religions afro-brésiliennes comme le Macumba ou le Omoloko ou certaines religions afro-américaines comme le Vaudou haïtien avec qui il a quelques similitudes.
Sa naissance sur le territoire brésilien remonte à l’arrivée des esclaves pendant la traite des Noirs. Si on se penche sur cette croyance, on constate qu’il découle d’un mélange de catholicisme qui est la croyance chrétienne des colonisateurs, de rites indigènes et de croyances africains qui ont été ramené par les esclaves de l’Afrique. Dans cette religion, on vénère les orixas qui sont les dieux du candomblé d’origine totémique ou familiale. Chaque orixa est en liaison à un élément naturel comme la forêt, le feu, l’eau ou l’éclair. Ses pratiquants croient qu’il y a quelque par une âme propre à la nature à laquelle on est lié.
Le candomblé peut se placer dans la liste des croyances populaires du Brésil, avec le catholicisme et le protestantisme. Sachez que ses pratiquants viennent de toutes les couches sociales et il y a même des catholiques qui disent pratiquer le candomblé. Même s’il est difficile de donner le nombre exact de pratiquants, car certains ne reconnaissent pas le pratiquer, un recensement national, il y a quelques années, a révélé qu’on compte pas moins de trois millions d’adeptes. Ce chiffre représente tout de même 1,5 % de la population brésilienne. Rien qu’à Salvador de Bahia, on a compté plus de 2 230 lieux de pratique du candomblé. C’est ici que se déroule également la Festa do Bonfim, l’une des plus grandes célébrations du candomblé.
Cette religion compte une dizaine de milliers de lieux de culte. Les rituels tournent autour de la danse, de la fête et de la musique. D’ailleurs, il y a des non pratiquants qui participent à de grandes cérémonies, car cette ambiance correspond vraiment à la population brésilienne. Le candomblé est même devenu une partie intégrante de la culture et folklore du pays.
Le candomblé a plus ou moins sa place au Brésil
Les esclaves africains ramenés de force sur le territoire brésilien lors de la Traite des Noirs se réfugiaient dans la pratique de leurs croyances ancestrales. Ces dernières étaient bien évidemment bannies par les colonisateurs. De ce fait, les esclaves cachaient leur religion avec une fausse adoration des saints chrétiens qui a pris la place dans les rituels et qui s’est ancré avec leur croyance. De leur côté, les maîtres ne pouvant pas condamner brutalement les pratiques, car il y avait cette forme de christianisme et d’autre part, ils avaient aussi besoin de leurs esclaves. Certains maîtres se révoltaient tout de même en interrompant certaines cérémonies, un acte qui tout de même était interdit à l’époque.
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De son côté, l’Etat faisait semblant d’accepter ces croyances, car l’économie du Brésil à l’époque dépendait en grande partie des rendements de ces propriétés des colons esclavagistes. Au fil du temps, le candomblé s’est petit à petit installé. Face à la situation, l’église ne pouvait que suivre même si elle disait clairement que ces croyances impies étaient condamnables. On n’avait donc qu’une interdiction théorique du côté de l’église.
Malgré le fait que le candomblé a été interdit par la dictature dans les années 60 et 70, il est resté caché diverses pratiques chrétiennes. Après cette période de dictature, il a commencé à s’enraciner dans la culture brésilienne pour devenir aujourd’hui, une religion autorisée et protégée. Il y a même des lieux de culte qu’on appelle les « terreiros » qui reçoivent une subvention gouvernementale. Les églises, les télé-évangélistes et certains prédicateurs voient toujours du mauvais œil cette religion afro-brésilienne.
Le candomblé, une religion monothéiste, mais avec des divinités
Avec les multiples noms d’orixas qu’on peut évoquer, le candomblé est une religion monothéiste. Chaque nation peut avoir un terme différent pour nominer cette puissance divine unique. Chez les Ketu, c’est « Olorum », chez les Bantous « Nzambi » et chez les Jejé « Mawu ». Dans certaines nations, ce dieu unique est le même que celui qu’on vénère dans l’Eglise catholique romaine. A côté du dieu unique, on a les autres divinités qu’on appelle les orixas. Ce sont eux qui reçoivent des hommages et qu’on célèbre lors des événements.
Dans le candomblé, avec toutes les nations confondues, on compte plus d’une centaine d’orixas. Toutefois, il y a qu’une dizaine qui prennent le devant et qui sont célébrés dans la plupart des terriros à Rio de Janeiro ou à Salvador de Bahia. Il est à rappeler qu’à sa naissance, on choisit pour le bébé un orixa et celui-ci sera identifié par un prêtre du candomblé. Chaque orixa a ses particularités et on lui confère aussi des préférences rituelles spécifiques.
Parmi les orixas les plus connus, on a Exu qui est un messager assurant la liaison entre les Hommes et les divinités. Il est difficile de déterminer ses traits caractéristiques, car il n’a pas toujours le même aspect chez toutes les nations. Cependant, la couleur qui le représente est souvent le brun ou le noir. On sait aussi qu’il apprécie la cachaça et les boissons alcoolisées locales. On dit qu’il aime titiller les personnes et adore provoquer les disputes, mais à d’autres moments, il affiche un caractère très serviable. Les pratiquants font des offrandes à Exu pour être exposé aux catastrophes. On se tourne également vers lui pour faire des sacrifices lorsqu’on a des problèmes avec la police. L’élément auquel cette divinité est associée est le feu.