Le Quilombo dos Palmares : la résistance sous la période coloniale

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La période coloniale effectuée par l‘Espagne et le Portugal a été une période très marquante de l’histoire de l’Amérique du Sud à partir du XVIème siècle. Les exactions commises envers les populations autochtones ont été très nombreuses, conduisant à un nombre de morts très important.

Mais il n’y a pas que les populations autochtones qui ont beaucoup souffert durant la période coloniale. En effet, des bateaux venant d’Afrique étaient chargés d’esclaves noirs qui étaient utilisés par les colons pour travailler dans les plantations, notamment la culture du coton et de la canne à sucre. Certains malheureux esclaves arrivaient tout de même à s’enfuir, et nous vous proposons de découvrir avec nous l’un de ces endroits : le Quilombo dos Palmares. Ce camp, qui à son apogée a abrité environ 20 000 esclaves à la fin du XVIIème siècle, fut l’un des berceaux de la résistance des autochtones contre les envahisseurs européens. Découvrons ensemble maintenant l’histoire de ce camp de réfugiés possède une histoire passionnante.

Un quilombo, c’est quoi exactement ?

Quilombo dos Palmares

Origine du quilombo

Avant de parler du Quilombo dos Palmares, intéressons-nous à la définition du mot quilombo. Au Brésil, il s’agit d’un endroit (campement, refuge) où s’installaient des esclaves ayant fui l’autorité des colons. Il était extrêmement difficile pour ces esclaves de rester longtemps dans un campement, car les portugais prenaient en chasse les esclaves pour les punir de leur fuite.
L’un des personnages marquant de la résistance aux portugais fut Zumbi dos Palmares, qui organisa la lutte pendant une quinzaine d’années à la fin du XVIIème siècle, et qui créa notamment le Quilombo dos Palmares.

Le quilombo, toujours d’actualité

Les quilombos ont toujours perduré au cours du temps et perdurent toujours aujourd’hui, malgré l’abolition de l’esclavage en 1888. Mais il s’agit d’une lutte de tous les jours pour ses habitants : en effet, au cours du XXème, ceux-ci ont connu un sort assez proche des indiens d’Amérique, en étant chassé de leurs terres.

C’est pour cette raison que le gouvernement brésilien a instauré en 1988 une loi reconnaissant un nombre significatif de quilombos. Une fois reconnues, ces communautés acquièrent des droits notamment de ne pas pouvoir être chassées de leurs terres. Aujourd’hui, on compte environ 2 400 quilombos officiellement reconnues par l’état brésilien, mais ce nombre à environ 3 000 si on y ajoute les communautés non reconnues.

Des habitants socialement défavorisés

Aujourd’hui, la très grande majorité des habitants des quelques 3 000 quilombos du territoire brésilien sont pauvres et se situent en bas de l’échelle sociale. Ils vivent modestement de la récolte de leurs terres pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Le Quilombo dos Palmares

Quilombo

1630 : les origines du camp

Comme nous l’avons vu, les origines de ce quilombo remontent au XVIIème siècle. Les premiers esclaves se sont installés en 1630 dans la région des Palmares, située au sud de la province de Parnambouc. Les esclaves ont profité à l’époque de la guerre entre les portugais et les hollandais qui tentaient de prendre la main sur la région. Plusieurs villages se sont ainsi constitués dans la zone et les habitants vivaient de l’agriculture et du pillage ou de l’imposition des colons portugais vivant aux alentours.

Le quilombo a alors grandi rapidement puisqu’il s’étirait sur plusieurs centaines de kilomètres entre Pernambuco et Alagoas. Le Quilombo dos Palmares comptait alors une dizaine de villages (les mocambos) et constituaient le point central des esclaves révoltés luttant contre les colons.

1678-1694 : le commandement de Zumbi dos Palmares

A son apogée, le Quilombo dos Palmares a compté jusqu’à 20 000, entre 1678 et 1694. C’est à cette époque que Zumbi dos Palmares, grand leader de la résistance noire au colon, a dirigé le quilombo. Lors de leurs expéditions de pillages des villages blancs, il n’était pas rare que les habitants du Quilombo dos Palmares fassent prisonniers d’autres noirs n’ayant pas fui les colons, pour les utiliser en tant qu’esclaves ! La mort de Zumbi dos Palmares en 1695 marque l’apogée en nombre d’habitants du quilombo.

Une survie fragile aux XVIIIème et XIXème siècles

La mort de Zumbi dos Palmares n’a pas pour autant signifié la fin du camp de Quilombos dos Palmares. Même si le site historique a été détruit en 1694 par les portugais, les communautés survivantes se sont installées soit dans la même zone (mais un peu plus loin), soit vers la capitainerie de Paraiba. Aux XVIIIème et XIXème siècle, le quilombo a été le théâtre de plusieurs révoltes des esclaves noirs contre l’occupant portugais jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1888.

Le site actuel et le parc historique

esclavage au Brésil

La situation géographique et économique du site actuel n’a plus rien à voir avec la configuration du site à l’époque de Zumbi dos Palmares. La population de quilombolas, c’est-à-dire des habitants des quilombas, habite à environ 10 kilomètres du site historique détruit en 1694 dans la ville de Unhão dos Palmares. Cette région commence à devenir touristique avec notamment l’implantation d’un parc historique.

Ce parc est le seul quilombo à avoir été reconstitué et qui peut être visité par les touristes. Il est très précieux culturellement car il effectue un travail de mémoire important, qui permet de se rendre compte comment les habitants des quilombas vivaient à l’époque. Au cours de la visite, vous apprendrez comment ces esclaves se sont battus courageusement pour leur survie alors qu’ils étaient en position très défavorable par rapport aux portugais. Il est même possible de rendre visite aux quilombas qui habitent actuellement à 10 kilomètre du site historique.

Le Quilombo dos Palmares illustre l’une des périodes les plus sombres de l’humanité, à savoir la colonisation et l’esclavage de populations de locaux et d’africains. Ceux-ci se sont courageusement organisés pour tenter d’y résister en créant notamment le Quilombo dos Palmares. Si le camp n’existe plus aujourd’hui, les descendants des quilombolas vivent toujours aujourd’hui et se battent au quotidien pour ne pas subir le sort qui a été réservé aux indiens d’Amérique. Nous espérons que cet article vous a donné envie de vous rendre sur place pour découvrir les quilombos et leurs habitants !

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