Instruments de musique brésiliens : entre originalité et insolite

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Quand on me parle de musique au Brésil, deux rythmes me viennent en tête : la samba et la capoeira. Oui, ce sont bien des rythmes emblématiques du Brésil, mais il n’y a pas qu’eux. Durant mon séjour sur cette terre exotique, je découvre effectivement que je suis très loin du compte puisqu’on me fait également découvrir la lambada, la bossa nova, le maracatu, le xaxado, la salsa, le forro, le frévo, le candomblé, l’axé, … Et plus surprenant encore : les instruments qui donnent ces sons. Dans ce pays, la guitare, la batterie, le piano, la flûte, … sont des instruments assez peu utilisés. A la place, les Brésiliens jouent de l’agogo, du caxirola, du berimbau, du reco-reco, du pandeiro, … Des instruments insolites que je découvre avec émerveillement et que je tiens à vous faire découvrir aussi. Ma liste n’est bien sûr pas exhaustive donc si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à nous en faire part à votre tour.

Le Berimbau

Berimbau

Tous les capoeiristas du monde savent de quoi il s’agit puisqu’il est indissociable à la pratique de la capoeira. C’est d’ailleurs lui qui commande la roda et qui impose le rythme musical sur lequel les capoeiristas vont se mouvoir.

Bien qu’il soit méconnu en dehors du Brésil et du cercle de la capoeira, le Berimbau existe depuis 1739. C’est un instrument de musique qui appartient à la famille des cordes frappées. On l’appelle aussi viola ou gunga.

D’origine angolaise et donc importé au Brésil par les esclaves noirs, le Berimbau ressemble à un arc tendu par une « cuerda » ou corde, généralement en métal. Autrefois, la cuerda également appelée arame, était en fibre naturelle.

Il est aussi composé d’une « cabaça » ou « coité » : c’est une calebasse que l’on a vidé et que l’on a ensuite fait sécher. Cette dernière sert de résonateur au son que produit le musicien lorsqu’il frappe sur la cuerda. Pour jouer de cet instrument, on utilise une baqueta ou vareta. Cette dernière est généralement en bois.

Le Pandeiro

Pandeiro

Le pandeiro n’est pas exclusivement brésilien, mais il est beaucoup utilisé par les musiciens Brésiliens. On le retrouve dans de nombreux pays et les premières traces qu’on a de lui ont été découvertes en Egypte vers l’an 1700 avant JC.

C’est un instrument de percussion qui ressemble un peu à un tambourin en bois. De forme circulaire, il affiche un diamètre de 25 à 30 cm. Pour sa conception, on utilise un anneau en bois que l’on recouvre d’une peau de cuir fin très tendue pour donner la face supérieure de l’instrument. Il est ensuite pourvu d’une à deux rangées de cymbalettes.

Pour en jouer, le musicien frappe la peau tendue avec sa main libre tandis que l’autre tient l’instrument et le fait bouger, de temps en temps, pour obtenir le son des cymbalettes. Dabs la musique brésilienne, il est utilisé pour marquer le rythme.

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L’agogo

agogo

L’agogo est un instrument indispensable dans la musique samba. Il est aussi utilisé dans le candomblé et la capoeira.

Il prend la forme de cloches reliées entre elles. On peut retrouver diverses variantes dont certaines se composent d’une seule cloche tandis que d’autres peuvent en avoir plusieurs. La forme courante en comprend deux lesquelles peuvent être en bois même si le matériau le plus rencontré est le métal. Pour en faire sortir le son, le musicien utilise une baguette en bois pour les frapper.

Comme le berimbau, l’agogo puise son origine en Afrique et fut importé au Brésil par les esclaves noirs.

L’agogo sert à marquer le tempo. Son nom est d’ailleurs issu du mot « akokô » qui signifie horloge ou temps. Puisqu’il s’agit d’un instrument de la samba, on le rencontre partout où l’on va au Brésil. Toutefois, comme c’est un instrument originaire d’Afrique, on le retrouve dans tous les pays qui ont importé des esclaves.

Le reco-reco

reco-reco

Egalement appelé « querequexé » ou « caracaxa », le reco-reco est un instrument de percussion composé d’un corps en latte de bois ou d’une gourde en bambou rainurée, striée ou encore taillée en dents de scie. On trouve également une variante en métal qui ressemble à une petite boîte sur laquelle on a fixé des ressorts.

Pour obtenir le son de cet instrument, il suffit de frictionner les ressorts tendus avec une baguette. Quand le boîtier est en bois, on utilise une baguette en bois et quand ce dernier est en métal, on utilise une baguette en métal.

Dans la musique brésilienne, le reco-reco est surtout utilisé dans le pagode et la batucada. La capoeira peut également l’utiliser de temps en temps.

L’afoxé

afoxé

On le considère un peu comme la maracas brésilienne, sans totalement y ressembler. L’afoxé se compose d’une calebasse séchée que l’on recouvre entièrement de coquillages, de perles, de graines, … des éléments qui donnent un son spécifique lorsqu’on les percute. Ces derniers sont noués entre eux pour former une sorte de filet au sein duquel se situe la calebasse.

On l’appelle aussi « xaque-xaque, xequerê, aguê ou encore piano-de-cuia ».

Pour jouer de cet instrument, il suffit de le secouer pour que les petits éléments se cognent entre eux et fournissent le son. Au Brésil, les perles sont souvent remplacées par des pierres colorées et des coquillages.

L’afoxé est un instrument essentiel du candomblé, un rite religieux afro-brésilien.

Le cavaquinho

cavaquinho

C’est l’un des rares instruments que les Portugais ont introduit au Brésil. Le cavaquinho ressemble un peu à une petite guitare et comme il est l’ancêtre de l’ukulélé, certains l’appellent guitalélé.
Contrairement à la guitare, il ne possède que quatre cordes métalliques. Il en garde toutefois la caisse de résonnance assez large.

On recense diverses variantes de cet instrument de musique que l’on retrouve aussi au Cap-Vert, à Madère et bien sûr au Portugal. Au Brésil, il est également appelé « cavaco » et est utilisé dans la samba de Enredo, dans la samba carioca et dans le chorinho.

L’atabaque

atabaque

L’atabaque ressemble à un tambour de forme conique dont le design rappelle un peu un tonneau en bois. On retrouve, sur sa face supérieure ou son sommet, une peau de bœuf que l’on fixe au corps de l’instrument avec des cordelettes. Le bois utilisé pour le corps provient, le plus souvent, de l’acajou, du jacaranda ou du cèdre. Plusieurs bandes de bois sont alors assemblés puis cerclés avec des anneaux en métal.

D’origine arabe, l’atabaque, parfois appelé ilu fait partie des premiers instruments intégrés dans la capoeira.

Pour en faire sortir le son, on frappe la peau de bœuf soit avec deux baguettes en bois soit avec les deux mains.

Cet instrument se retrouve dans divers genres musicaux du Brésil comme la samba, l’axé, la capoeira et principalement le candomblé. Dans cette religion afro-brésilienne, il est considéré comme un instrument sacré. A chaque rituel, on en utilise au moins trois.

Le caxixi

caxixi

Quand je regarde cet instrument, je vois un petit panier en osier. Dans les détails, il ressemble vraiment à un petit panier avec une anse, mais dépourvu d’ouverture. Le caxixi est doté d’un fond plat et en son sein, étant donné que c’est un contenant clos, on retrouve des petites graines et d’autres petits éléments qui donnent du son lorsqu’on les malmène.

Pour en jouer, il faut secouer l’instrument de manière plus ou moins forte selon l’intensité du son voulu. Quand le musicien le secoue, les éléments qu’il contient vont se heurter soit sur les parois du panier soit sur son fond plat. Tout dépend du mouvement qu’on lui impose.

C’est un instrument de musique essentiel dans la capoeira puisqu’il accompagne toujours le berimbau.

La cabasa

cabasa

Utilisée dans la bossa nova, la cabasa est un instrument de musique qui était autrefois fabriqué avec une calebasse ou cabaça. C’est d’ailleurs de ce mot qu’il tient son appellation. A cette époque, la cabasa affichait une forme de poire dont la surface était recouverte de perles.

De nos jours, le design a quelque peu changé puisque l’instrument se compose essentiellement de bois pour le manche, la base et le sommet et de métal pour le bord sphérique situé entre la base et le sommet. Le bord en question repose sur une base en bois ou en plastique que l’on a ensuite recouvert d’une feuille métallique texturée recouverte, à son tour, d’une longue succession de billes d’acier.

Pour jouer de cet appareil, il suffit de le faire tourner ou de le secouer de manière plus ou moins forte. Son son ressemble un peu au bruit qu’émet le serpent à sonnette.

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